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Économiser l’énergie en s’amusant grâce à eGreen

Économiser l’énergie en s’amusant grâce à eGreen

En quoi consiste l’activité de eGreen ?

Fondée il y a dix ans, eGreen est spécialisée dans la réduction de la consommation d’énergie des logements et des bâtiments du secteur tertiaire. Nous proposons des solutions digitales selon deux axes : d’une part l’analyse des données de consommation, issues par exemple des compteurs communicants mais aussi des données de température ou de capteurs divers… L’analyse de ces données permet de mieux gérer les bâtiments, capter des anomalies, faire des préconisations.

L’autre axe est lié à l’utilisation des sciences du comportement et à la sensibilisation individuelle afin d’engendrer des changements de comportement vers davantage d’éco-responsabilité. Ce deuxième axe est à l’origine de l’entreprise, car j’ai mené une étude à Berkeley dans le champ de la psychologie et de la motivation, avec pour ambition d’identifier des axes persuasifs qui sont des biais motivants ; ce qui permet de mettre en place des dispositifs d’incitation – ce qu’on appelle aujourd’hui le « nudge » mais qui n’existait pas encore.

Concrètement, nous incitons au changement de comportement en proposant aux occupants des logements ou des bureaux de pouvoir gagner des points en relevant des défis, de participer à des challenges par équipe, de se fixer des objectifs, d’avoir des retours sur leur consommation, de pouvoir se comparer avec des voisins anonymes…

Nos clients peuvent être des bailleurs, des promoteurs, des entreprises, des collectivités. Nos analyses de données servent à construire les challenges et autres incitations, mais peuvent aussi être utilisées indépendamment, par des professionnels, par exemple pour valider des choix de travaux de rénovation.

En quoi votre solution se démarque d’autres propositions existantes ?

EGreen est la seule à combiner les analyses de données et la mise en place de challenges. Notre particularité est aussi d’avoir pour cœur de métier le volet des sciences du comportement, qui permettent d’aller plus loin sur l’engagement, donc sur l’impact de la solution.

En quoi la fréquence 169 MHz de GRDF vous a-t-elle semblé intéressante ?

Notre intention est d’apporter une valeur ajoutée aux données transmises en les rendant utiles dans l’accompagnement au changement.

Pour mettre en place des actions incitatives, il manque souvent l’accès à la donnée. Celle-ci est pourtant importante pour se représenter plus concrètement les économies réalisées. Par exemple, il peut être intéressant de dire aux gens : « Avec ce que vous avez économisé en chauffage le mois dernier, vous auriez pu faire rouler en voiture électrique sur 122 km » ; c’est plus incitatif que de donner un chiffre en kW/h. À partir de là, on va donner encore plus de sens en proposant des défis de consommation.

Dans d’autres domaines, comme le sport ou l’arrêt des addictions, on est beaucoup plus en avance : ça ne viendrait pas à l’idée d’un marathonien de ne pas mesurer combien de kilomètres il court à l’entraînement ! L’idée est donc de capter les données issues de la fréquence de GRDF, sur la consommation de gaz mais aussi d’autres données, pas seulement pour remplir des tableaux de bord mais aussi pour créer des challenges d’économie d’énergie, faire jouer les gens, les inciter, raconter des histoires...

Dans le cadre d’un projet européen, nous avons déjà développé un jeu vidéo connecté aux gestes de la vie réelle : par exemple on doit réduire ses consommations dans la vie réelle pour pouvoir dépolluer une petite île virtuelle. Mais dans le cas de ce jeu vidéo, on utilisait comme preuve du geste des photos ou des engagements. Les données des compteurs de gaz pourront valider directement les gestes qui feront avancer le jeu.

À quels résultats peut-on parvenir de cette façon ?

On parvient à des économies entre 5 et 15 %, ce qui démontre qu’il y a un vrai gain énergétique à aller chercher dans les comportements et dans les usages.

Ces données précises permettent aussi de lutter contre l’effet rebond, en sensibilisant sur l’importance de ne pas profiter de l’économie d’énergie réalisée pour la dépenser d’une autre façon. Notre solution peut y aider par exemple quand on emménage dans un bâtiment efficace au niveau énergétique, pour montrer aux gens que cette efficacité repose aussi sur leur comportement au quotidien.

Sur quoi va porter l’expérimentation dans le cadre de l’appel à projets ?

Il s’agira de travailler avec un bailleur social, à l’échelle de la ville d’Angers, pour aider les locataires de ce bailleur à réduire leur consommation d’énergie. Nous allons expérimenter différents types de challenges basés sur l’accès à leurs données de consommation.

Les objectifs seront fixés surtout en termes de participation et de retours pour améliorer notre solution. Par exemple pour que notre solution convienne à des personnes peu à l’aise avec la technologie, ou des personnes qui au contraire sont très curieuses de leurs données de consommation.

Que pensez-vous apprendre par rapport à ce que vous avez déjà déployé ?

Nous allons apprendre la duplication de notre solution dans des contextes différents. Nous allons aussi pouvoir tester de nouvelles fonctionnalités ou de nouvelles pratiques que nous avons développées. Enfin, nous pourrons étudier quelles données on peut collecter grâce à cette fréquence de GRDF et ce qu’on peut en faire.

Cette expérimentation nous permettra également d’apprendre comment notre solution peut être appréciée par un bailleur, car nous sentons qu’il existe des freins chez ces interlocuteurs sans vraiment comprendre lesquels, si ce n’est le coût pour le bailleur alors que c’est le locataire qui réalise des économies. Il a cependant des avantages à en tirer indirectement : qu’il s’agisse de fournir des services à haute valeur ajoutée, de réduire les risques d’impayés de loyer, de participer à la transition énergétique ou de ralentir la dégradation des bâtiments et équipements.

Ce type d’appels à projets est donc aussi une opportunité de réaliser des expérimentations pour mieux comprendre les attentes de nos clients. Et c’est aussi une bonne occasion de nous faire connaître.

En savoir plus sur eGreen : https://www.egreen.fr

 

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