- 0
- 0
GRDF entend valoriser le CO₂ issu de la méthanisation dans l’industrie agroalimentaire
Des problématiques spécifiques à la filière agroalimentaire
La valorisation du CO₂ biogénique se concrétise depuis quelques années, soutenue notamment par des appels à projets initiés par GRDF. Une démarche qui répond à l’impératif d’étudier en détail la qualité, la traçabilité, la gestion des risques, la prestation de services spécifiques, l'image de marque et la réputation. Les réponses apportées à ces différents points devraient permettre de libérer le potentiel d’utilisation de ce CO₂ dans l’industrie agroalimentaire. Aussi, les candidats de cet appel à projets ont été évalués en fonction des critères suivants :
- la mise en place d'une collaboration entre les acteurs de l'industrie agroalimentaire et les exploitants de méthaniseurs en France ;
- une viabilité économique démontrée ;
- une expérience avérée dans la gestion de la chaîne de valeur du CO₂, en mettant particulièrement l'accent sur la gestion des risques et la sécurité sanitaire.
Les lauréats qui ont été retenus
SAS MD CO2 (méthaniseur) et ses partenaires
En amont de l’appel à projets, SAS MD CO₂ (Bar-sur-Seine, Aube, Grand Est) a établi son business model et ses choix technologiques. Le lauréat a notamment signé un contrat de vente de qualité ISBT avec la société L2PI, spécialisée dans l’embouteillage et la distribution de CO₂ alimentaire. MD CO₂ souhaite également devenir un laboratoire d'analyse pour réduire les coûts d'analyse du CO₂ en offrant ses services à d'autres unités de méthanisation. Le projet se focalise sur trois objectifs :
- garantir la qualité du CO₂ biogénique conforme aux normes E290, EIGA et ISBT pour un usage alimentaire ;
- mettre en place un cadre réglementaire pour minimiser les risques liés à l'Industrie Agro-Alimentaire (IAA) ;
- améliorer la réputation du CO₂ biogénique par le biais de la communication.
Les premiers résultats d'analyse du CO₂ seront disponibles vers mi-2024, avec un guide technique prévu pour fin 2024.
COOPERL et son méthaniseur Emeraude Bio-énergie
Par sa filiale Emeraude BIO- CO2, COOPERL (Lamballe-Armor, Côtes d’Armor, Bretagne), Coopérative Agricole et Agroalimentaire du Grand Ouest, a pour intention de valoriser le CO₂ biogénique généré au sein de son unité de méthanisation. Le CO₂ produit sera utilisé en priorité par les outils du groupe situés principalement à proximité de l’unité de méthanisation, et le surplus sera commercialisé auprès d’entreprises agroalimentaires locales. L’objectif est d’assurer une production de CO₂ conforme aux normes EIGA & ISBT et à la réglementation E290 via des évaluations à plusieurs étapes du processus de fabrication, transport et stockage.
Après une phase de tests industriels, la production de CO₂ alimentaire devrait être opérationnelle dès le début de l'année 2025.
Méthamoly (méthaniseur) x Ninkasi (brasserie)
Le projet innovant porté par l’unité de méthanisation Méthamoly (Saint-Denis-sur-Coise, Loire) et la brasserie Ninkasi (Tarare, Rhône) est né d’une volonté commune de contribuer à une économie locale et circulaire en valorisant du CO₂ biogénique issu de méthanisation. Le choix de la solution technique d’épuration et liquéfaction du CO₂ s’est tournée vers une entreprise locale (Prodeval) ayant développé une solution dédiée et éprouvée. Le projet a pour ambition de démontrer la compatibilité avec la qualité alimentaire du CO₂ biogénique et ainsi permettre l’émergence d’une filière régionale de valorisation de CO₂ en maillant le territoire au plus proche des consommateurs de l’industrie agro-alimentaire.
La mise en service de l’unité d’épuration de CO₂ est prévue fin 2024.
Enebio (méthaniseur) et ses partenaires
L’unité de méthanisation Enebio (Dierrey-Saint-Julien, Aube, Grand Est) souhaite instaurer un modèle de valorisation du CO₂ biogénique reproductible intégré au sein d’une boucle locale et circulaire. Plusieurs modèles logistiques et économiques sont envisagés, l’une des voies de valorisation étant l’utilisation du CO₂ biogénique auprès d’un partenaire agro-alimentaire local.
Si la certification de la qualité alimentaire devait être établie dès fin 2023 avec l’accompagnement expert d’EASY CO2 SAS, la première production industrielle de l’unité aurait lieu fin 2024 avant une certification alimentaire opérationnelle de l’unité de CO₂.