CNRS et GRDF : une recherche concertée pour accélérer la transition énergétique

CNRS et GRDF : une recherche concertée pour accélérer la transition énergétique

À l’occasion d’un échange organisé par la direction R&D et Innovation de GRDF, Catherine Grandhomme, directrice du pôle développement des projets et responsable filière énergie au CNRS, est revenue sur les grands défis que l’organisme public entend relever aux côtés des industriels de l’énergie. Avec plus de 32 000 chercheurs et ingénieurs, le CNRS couvre l’ensemble du spectre scientifique, des sciences dures aux sciences humaines et sociales, et place la transition énergétique au cœur de ses priorités.

Des défis multiples pour la décarbonation

Le CNRS adopte une posture agnostique vis-à-vis des technologies : éolien, solaire, biogaz, hydrogène… toutes sont explorées. Cette approche systémique inclut aussi les sciences humaines et sociales, pour comprendre l’appropriation des innovations par la société, l’évolution des usages et les impacts territoriaux. L’organisme travaille ainsi aussi bien sur des sujets matures, comme les analyses de cycle de vie appliquées à l’hydrogène, que sur des champs exploratoires tels que le captage direct du CO₂ dans l’air.

Un rôle clé dans la chaîne de valeur

En matière de recherche, le CNRS intervient principalement jusqu’au niveau TRL 6, c’est-à-dire jusqu’à la phase de démonstration pilote. Son rôle est de faire émerger les innovations de laboratoire puis de les transférer rapidement vers les industriels. Pour y parvenir, l’État soutient financièrement certaines équipes et favorise leur rapprochement avec les acteurs économiques afin d’accélérer la mise sur le marché.

Une collaboration active avec GRDF

Depuis deux ans, un dialogue structuré s’est engagé entre GRDF et le CNRS. Plusieurs projets concrets en découlent :
🟧 La valorisation des sels issus de procédés d’hydrogazéification
🟧 Une collaboration en sciences humaines et sociales sur la performance au travail
🟧 Des recherches sur l’optimisation du rendement des pompes à chaleur

Ces projets illustrent la diversité des expertises mobilisées, de la chimie aux sciences sociales, et la capacité du CNRS à mettre en relation les bonnes équipes au bon moment, en réponse aux besoins des industriels.

Des innovations de rupture en perspective

Au-delà des partenariats actuels, certaines recherches portent le potentiel d’innovations de rupture. Exemple marquant : le développement d’électrolyseurs sans membrane, basé sur l’étude de la dynamique des bulles. Une piste prometteuse qui pourrait, à long terme, simplifier la conception des équipements et contourner certaines contraintes environnementales.

Vers une recherche concertée et à impact

Pour Catherine Grandhomme, la clé réside dans la recherche concertée : des travaux menés librement par les chercheurs, mais enrichis par les cas d’usage et les besoins exprimés par les industriels. Avec GRDF, cette démarche se traduit par des projets qui conjuguent excellence scientifique, pertinence opérationnelle et accélération de la transition énergétique.

Thème(s) de l'article : Gaz Verts