Les copropriétés d’après-guerre devraient faire évoluer leur système de chauffage… mais comment faire ?

Les copropriétés d’après-guerre devraient faire évoluer leur système de chauffage… mais comment faire ?

C’est bien connu : prendre une décision sur des travaux dans les parties communes d’un immeuble en copropriété est souvent très compliqué. Mais quand ces travaux doivent s’accompagner d’un changement d’équipement individuel de tous les propriétaires simultanément, cela relève de la mission impossible.

C’est exactement ce qu’il se passe dans les immeubles collectifs datant des années 1950 à 1975 environ, équipés de chaudières individuelles au gaz. À cette période, on utilisait des chaudières atmosphériques – celles avec la petite flamme – dont les fumées étaient évacuées dans un conduit unique et commun à tous les appartements.

  • Sur les immeubles plus anciens, chaque appartement a sa propre évacuation car on a réutilisé les anciens conduits des cheminées – système qui a été abandonné après-guerre car il prenait énormément de place.
  • Après 1975, les systèmes d’évacuation de fumées ont encore évolué pour traiter simultanément l’extraction de l’air vicié, les fameuses VMC gaz. Pour ces systèmes, des solutions de rénovation performante sont également en cours d’expérimentation sur le terrain. Plus récemment, les chaudières à très haute performance énergétique (THPE), moins énergivores et plus sécurisées que les atmosphériques, avec des conduits adaptés ont été généralisées.

Chaudières atmosphériques en sursis

Le problème ? C’est que si vous voulez remplacer votre chaudière atmosphérique peu performante par un modèle à condensation (ou THPE), des travaux d’adaptation des conduits sont nécessaires. Deux solutions sont possibles : soit on intègre dans le conduit existant un conduit étanche unique auquel on raccorde toutes les chaudières, soit on y introduit autant de petits conduits que de chaudières dans l’immeuble.

Mais dans tous les cas, cela implique de remplacer simultanément toutes les chaudières. C’est là que survient le casse-tête : le conduit relève des parties communes de la copropriété ; les chaudières relevant quant à elles des parties privatives et d’une décision individuelle de chacun.

Une autre solution serait d’installer un terminal individuel « ventouse » en perçant le mur extérieur mais cette solution n’est pas applicable tout le temps.

 Jusqu’à présent, la solution la plus simple consistait à conserver les chaudières standards. Certes, elles consomment davantage de gaz et elles n’offrent pas le même niveau de sécurité que les systèmes plus récents. Mais elles remplissent leur office. Et on peut encore en trouver sur le marché si on doit en remplacer. Alors où est le problème ?

500 000 logements

Le premier problème auquel on pense, c’est la question de la performance énergétique : entre crise ukrainienne, crise climatique et hausse des prix, il devient difficile de ne pas prêter attention à sa consommation de gaz et de ne pas rechercher le système de chauffage le plus performant possible. Passer d’une chaudière atmosphérique à un équipement de dernière génération peut faire gagner 15 à 20 % de la facture de gaz, voire jusqu’à 30 % dans le cas des chaudières les plus anciennes.

Mais un autre aspect du problème risque de devenir encore plus contraignant : la règlementation européenne et sa déclinaison dans la loi française imposent des niveaux de performance auxquels les chaudières atmosphériques ne répondent plus. Elles sont donc désormais interdites, sauf, par dérogation, dans le cas de nos fameux immeubles collectifs d’après-guerre. Or, dérogation signifie que cette tolérance ne devrait pas durer éternellement. Et si l’on n’a pas trouvé de solution en cinquante ans, on voit mal comment on pourrait le faire en un tournemain. Car cela concerne tout de même près de 500 000 logements en France. À moins d’anticiper.

Le moment opportun

C’est là qu’intervient notre appel à projets « Rénovation performante », qui a pour objectif de faire émerger des solutions, des idées, des services... pour résoudre ce casse-tête, plus précisément sur le cas des conduits shunt.

Car pour l’instant, les syndics et les copropriétaires se sont peu emparés de la question : même si certains commencent à être conscients de la nécessité de le faire, la difficulté à prendre de telles décisions n’a pas permis d’aller beaucoup plus loin. Difficulté d’autant plus insurmontable si une partie des propriétaires a remplacé récemment sa chaudière et n’est de ce fait pas du tout prêt à réitérer l’investissement.

Côté offre, les initiatives ne se bousculent pas, non seulement parce que le marché, pour l’instant, est inexistant pour toutes ces raisons, mais aussi parce qu’il concerne plusieurs types de professionnels – fumistes pour les conduits ; plombiers ou SAVistes pour l’installation des chaudières. Sans compter que les immeubles concernés – et donc les clients potentiels – doivent être identifiés, ce qui n’est déjà pas si simple.

GRDF se saisit donc de ce dossier sensible, car la Commission de régulation de l’énergie (CRE) nous a donné mission de contribuer à la sécurisation des conduits anciens.

Le moment nous semble d’autant plus opportun que le sujet de la rénovation thermique est d’actualité et ne doit pas nécessairement concerner que l’isolation des bâtiments. La performance des systèmes de chauffage est complémentaire, et il est dommage de ne pas s'en occuper. Les aides financières actuelles sur ce sujet, comme MaPrimeRénov’ copropriété ou le coup de pouce CEE conduit de fumées, peuvent favoriser la décision.

À l’écoute de toutes les pistes

Quels types de solutions attendons-nous ? Elles peuvent être de tous ordres : techniques, organisationnelles, commerciales, pédagogiques… Elles peuvent intervenir aussi bien au niveau de la prise de décision par les copropriétaires, de la cartographie des immeubles concernés, d’innovations qui permettraient d’échelonner le remplacement des chaudières, d’idées pour lever les freins, d’un regroupement de professionnels pour construire une offre adaptée…

Compte tenu de la complexité du sujet, GRDF n’exclut aucune piste de proposition qui pourrait contribuer à le faire avancer.

 Qu’auront à y gagner les lauréats ?

Pour cet appel à projet, GRDF prévoit d’accompagner jusqu’à 10 lauréats à hauteur de 20 000 € maxi par projet. Lors du dépôt de dossier, les participants expliqueront notamment leurs besoins en matière d’accompagnement technique et financier de la part de GRDF. A noter que l’accompagnement de GRDF ne peut pas concerner le financement des installations des matériels.

Par ailleurs, les lauréats bénéficieront d’une visibilité accrue auprès du marché de la copropriété au travers des évènements auxquels GRDF participe comme le salon de la copropriété, ou bien les évènements professionnels.

Pour en savoir plus sur cet appel à projets, rendez-vous sur la page dédiée ici.
Pour découvrir les meilleures solutions pour les chaudières gaz à destination des copropriétaires et syndics de copropriétés, découvrez le guide conçu par GRDF ici.

 

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