Acceptabilité : GRDF, catalyseur d’innovation sociale et environnementale
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Pour atteindre les objectifs de développement du gaz vert qu’il s’est fixé notamment au travers d’une méthanisation, GRDF veille à entretenir une collaboration étroite avec ses parties prenantes dans les territoires. Avoir une compréhension fine des conditions d’acceptabilité de ces projets fait partie de ses enjeux.
Par sa mission d’opérateur d’infrastructures gazières, GRDF fournit une interface technologique entre fournisseurs et consommateurs de gaz. Ces réseaux construits à l’ère du déploiement du gaz naturel en France se préparent, progressivement, à la distribution de gaz verts. Près de 12 TWh de biométhane ont été injectés en 2023 et l’ambition est de quadrupler ces capacités d’ici 2030. Ce développement accéléré de la méthanisation, principale filière de production de gaz vert à cet horizon, soulève immanquablement des questions d’acceptabilité et ce, quels que soient les avantages avérés de cette énergie renouvelable au regard de la transition énergétique des territoires. Au cœur de ces préoccupations se trouvent les impacts environnementaux, avec des craintes de la part des riverains concernant notamment les possibles nuisances olfactives, l’augmentation du trafic routier pour le transport des intrants, l’intégration paysagère des unités de méthanisation et les risques liés à ce type d’installation industrielle.
Des facteurs d’appréciation multiples et parfois paradoxaux
La tension entre les enjeux nationaux (10 % de gaz vert dans les consommations de gaz en 2030) et les préoccupations voire réticences locales (le fameux « Not in my backyard » souvent évoqué) mérite d’être analysée afin de mieux comprendre comment la taille des projets interagit avec leur acceptabilité. S’appuyer sur la recherche académique, telle que celle menée par Sébastien Bourdin, enseignant chercheur en développement durable et développement territorial à l’EM Normandie, permet de mieux orienter les actions dans les territoires. C’est pourquoi GRDF a soutenu cette recherche, en contribuant à la définition de la méthodologie et en fournissant toutes les données sur les projets de méthanisation en France utiles à l’étude. Les chercheurs se sont également appuyés sur une trentaine d’entretiens qualitatifs et une revue de littérature.
L’analyse de la taille perçue repose sur des éléments tangibles. Il en ressort qu’un petit projet déclaré de méthanisation est généralement relativement bien perçu par 80 % des gens qui le voient comme une extension de la ferme. Autre facteur tangible : l’impact potentiel des infrastructures sur le paysage. Enfin, le rayon de collecte des déchets et le volume des camions nécessaires pour transporter les intrants influent sur la perception de la taille des projets et l’évaluation de leur impact local.
Des dimensions subjectives, relationnelles voire émotionnelles, ont également été relevées. La notion d’installation à « taille humaine » est fréquemment évoquée et perçue comment plus intégrée dans le paysage. En outre, les retombées économiques locales et la contribution à l’autosuffisance locale jouent un rôle positif crucial dans l’appréciation des projets. Enfin, la taille et la nature des projets ne sont pas les seuls critères qui influencent leur acceptation par la population locale : l’approche et l’attitude des porteurs de projet dans leurs interactions avec les résidents sont cruciales.
Extrêmement riche et éclairante, cette étude sur l’acceptabilité, menée par l’EM Normandie, nourrit la vision de GRDF et aide le distributeur à renforcer son engagement : développer une méthanisation au service des territoires, adaptée aux contextes locaux et fondée sur une concertation étroite avec les parties prenantes.
Photo ©Gregory Brandel